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  • Photo du rédacteurEstelle SIGURET

Féminicide, Fémicide ou uxoricide ?

Dernière mise à jour : 10 juin 2020

Phénomène de société délaissé pendant de nombreuses années devenu l'un des principaux sujet de débat politique et social.


Le terme féminicide est, encore de nos jours, absent de nombreux dictionnaires. Il a été inscrit dans Le Petit Robert seulement en 2015 et est encore introuvable dans le Larousse, et cela malgré son utilisation courante dans le langage depuis ces dernières années. Il a d’ailleurs été popularisé par la sociologue américaine Diana Russell, qui l’utilise pour désigner les massacres de femmes en Amérique latine dès 1976. Dans le dictionnaire féminicide, fémicide et même gynécide ou gynocide signifient la même chose soit : homicide volontaire d’une ou de plusieurs femmes ou filles en raison de leur condition féminine. Le féminicide regroupe donc le meurtre d’une femme par un conjoint et le meurtre d’une femme par un inconnu.


L’uxoricide lui vient du latin uxor qui signifie "épouse" et -cide, de caedere qui signifie "couper, tuer". C’est le meurtre de son épouse, de sa compagne, de sa partenaire amoureuse. Quant au meurtre d'un mari, cela s'appelle un mariticide. Aussi le terme uxoricide correspond davantage aux évènements actuels qui secoue la société.


Selon l’OMS (Organisation mondiale de la santé), il existe 4 types de fémicides :

> Fémicide intime : commis par un époux ou un petit ami, actuel ou ancien.

> Crimes commis au nom de « l’honneur » : commis par un membre de la famille parce qu’une femme a ou est censé avoir commis une transgression sexuelle ou comportementale ou même parce qu’elle a été violée.

> Fémicide lié à la dot : jeunes mariées assassinées par des membres de leur belle-famille pour des conflits liés à la dot, par exemple pour avoir apporté une dot insuffisante à la famille du marié

> Fémicide non intime : commis par une personne qui n’est pas en relation intime avec la victime


Le féminicide n’a pas d’existence en droit pénal français et n’est pas encore définit au dictionnaire de l’académie française.

Seul un avis a été inscrit au JORF n°0131 du 7 juin 2016 (Assemblée plénière - 26 mai 2016 - adoption à l'unanimité), texte n° 45 : Avis sur les violences contre les femmes et les féminicides.

Le 3 septembre 2019 le gouvernement lance un « Grenelle des violences conjugales » ayant pour but de « prendre des engagements concrets et collectifs visant à lutter toujours plus efficacement contre les violences conjugales ». Cet objectif s’articule autour de trois grands axes que sont prévenir, protéger et prendre en charge, et punir pour mieux protéger.


En effet, en France, une femme est tuée tous les deux jours. Entre 122 et 149 femmes sont mortes tuées par leur conjoint ou ex en 2019, selon les sources, pour 121 meurtres en 2018.



Mais que fait la police ?


Sur 121 féminicides identifiés en 2018, 149 en 2019, près de la moitié des victimes avaient signalé leurs craintes aux forces de l'ordre et environ un tiers des auteurs avaient déjà été condamnés pour des faits de violence. Sur les 220 000 plaintes déposées chaque année, seulement 18% des plaintes sont suivies d’une enquête et sur ces 18 %, 80 % sont classées sans suite.


Des familles et proches de victimes de féminicide ont publié une tribune et proposent ainsi des mesures contre les violences conjugales. Surtout, elles dénoncent le manque d’implication de l’état et surtout les dysfonctionnements tels que les refus de prendre les plaintes, requalification des faits, contrôles judiciaires non respectés, non-attribution de Téléphone grave danger (TGD, dispositif judiciaire de téléprotection...).


Ces familles proposent plusieurs mesures afin de combattre plus efficacement ce phénomène de société. Parmi ces mesures nous trouvons les formations pour les forces de l'ordre, la création d'unités spécifiques départementales, la création de structures d'accueil pour ces hommes violents, la déchéance de l'autorité parentale pour le conjoint assassin, une plus large sensibilisation du public...


"Le féminicide n'est exercé ni par l'amour ni par la folie, c'est un crime de propriété, l'étape ultime de la domination masculine". En France, 70% des féminicides ont lieu lors d'une rupture, lorsque la victime tente de quitter son domicile conjugal.


Pour aller plus loin, découvrez le documentaire inédit Féminicides de Lorraine de Foucher, suivi du débat Comment lutter contre les féminicides ?

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