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  • Photo du rédacteurEstelle SIGURET

Les violences en institution

Suite au reportage de M6 sur les violences en institution, de nombreuses questions ont été soulevées. Phénomène d'actualité, enjeu de société ou réalité inacceptable ?


C'est avec la découverte de l'hospitalisme, effectuée par René Spitz dans les années 30 et 40, qu'est intervenue la remise en question de la prise en charge des enfants en orphelinat et en institution. Les travaux de Spitz sont tirés d'une première étude sur la comparaison du développement psychoaffectif de deux populations de jeunes enfants : la première étant celle d'enfants dont les mères sont en prison et qui s'occupent d'eux en journée, la deuxième celle d'enfants placés disposant des soins de bases sans aucune affection.A la même époque, les travaux de Bowlby, Winnicot, Myriam David nous conduisent à la théorie de l'attachement et aux conséquences des carences affectives. Cette dernière va même plus loin avec le concept de « pattern d’interaction nurse-enfant ».

« À l’époque, j’étais très étonnée de la « méchanceté » des adultes, mais je n’ai pas tardé à comprendre, en les écoutant, que ces personnes étaient souvent elles-mêmes séparées de leurs propres enfants et qu’elles avaient un passé de carence. » Conversation avec Myriam-David

C'est suite à ces découvertes que des lieux tels que la pouponnière Amyot ou encore l'institut Emmi Pikler, Lóczy sont créés.


En France, l'« opération pouponnières » a vu le jour vers la fin des années 70 avec Simone Veil alors Ministre des affaires sociales et ce, suite au visionnage d'un documentaire sur des enfants en pouponnière. L'objectif principal était l'amélioration des soins apportés aux plus jeunes, avec cette toute nouvelle notion de bientraitance en institution.


En 1982, on évoque pour la première fois la notion de sévices institutionnels au congrés de l’International society for prevention of child abuse et neglect (ISPCAN).


Le 5 mais 1998 sort la circulaire n°98-275 relative à la prise en compte de situations de maltraitance des enfants au sein des établissements sociaux et médico-sociaux.

« Une vigilance renforcée s'impose dans la prévention et le traitement des affaires de sévices et d'abus sexuels sur les personnes mineures. La protection des enfants concernés doit être une priorité absolue. »

Puis le 3 juillet 2001, une nouvelle circulaire voit le jour : la circulaire n° 2001-306 relative à la prévention des violences et maltraitances notamment sexuelles dans les institutions sociales et médico-sociales accueillant des mineurs ou des personnes vulnérables. Celle-ci précise notamment « qu’une politique locale de prévention des violences dans les institutions sociales et médico-sociales doit être mise en place autour de trois axes : le contrôle des structures, le renforcement de la vigilance au niveau des recrutements des professionnels intervenant auprès de mineurs, l’information et l’accompagnement des victimes, familles, professionnels ».


En mars 2017, le plan interministériel de mobilisation et de lutte contre les violences faites aux enfants 2017-2019 lancé par le ministère des familles, de l’enfance et des droits des femmes constituait une réelle avancée pour rendre effectif le droit de l’enfant à être protégé contre toute forme de violence. Toutefois, axé sur les violences intrafamiliales, il ne s’intéressait pas aux violences commises au sein des institutions. Selon les annonces ministérielles, cette situation devrait être corrigée avec la publication à venir d’un nouveau plan de lutte contre les violences faites aux enfants qui concernerait toutes les violences, y compris institutionnelles. (Source : rapport enfance et violence)

Les maltraitances dont les enfants placés en institution peuvent souffrir, sont devenues un enjeu majeur des politiques. Bien évidemment, il ne faut pas faire une généralité des violences que l'on peut observer dans certaines institutions comme le montre M6. Les notions de bientraitance et de bienveillance sont également présentes dans nombres d'entre elles avec une approche éthique et tournée vers le mieux-être des enfants. La responsabilité incombe à l'équipe dirigeante mais également aux éducateurs qui sont sur le terrain au contact direct des enfants.

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